Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les lettres de Kanaouenn
Les lettres de Kanaouenn
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 5 888

Saison 2 - Sénégal

Pour aller à Dakar, là vraiment, cela a été vraiment un beau trajet. Déjà entre La Palma et La Gomera puis El Hierro, le vent avait été bien, mais là, six jours de bonne route et en plus sous régulateur. C’est-à-dire en silence et sans aucune préoccupation électrique : les vacances totales.

Blog Dakar 1

Bien que largement à l’extérieur du rail, l’AIS n’a pas chômé. Puis une arrivée en milieu de journée, que demander de mieux ! Car entre nous, chacun fait comme il veut, mais personnellement, ce n’est pas le genre d’endroit à arriver de nuit. Ce serait un peu la roulette russe avec les pirogues pas éclairées et les filets.

Dakar pour nous navigateur, c’est aussi le CVD, le Cercle de Voile de Dakar. Un lieu associatif qui est notre base et notre lieu ressource. Déjà, c’est un endroit pour se poser et se rencontrer (dont le bar !), mais aussi en ensemble de compétences (mécanique, voilerie, etc). Et s’ils ne savent pas faire, on a au moins l’info pour trouver ce qu’on cherche. Tout cela est précieux pour gagner du temps dans la gestion de nos chers navires !

 

Blog Dakar 2

Un grain de sable dans tout cela ? Oui, les Douanes.

Pour les individus, rien de spécial. Surtout que le visa a été supprimé, on peut donc venir sans problème particulier, une démarche classique à la police des frontières suffit. Pour le bateau, contrairement aux « on dit », rien n’a encore changé. La Douane donne une autorisation (un « Passavant ») pour le bateau pour uniquement un mois ! Pour l’instant je n’ai vu cela qu’ici. Après, soit on sort du pays et on recommence (une seule fois) soit on fait ce qu’ils appellent une importation temporaire. Je l’ai fait il y a deux ans et je peux vous assurer que c’est ahurissant. Vous devez passer par un transitaire, cela coûte les yeux de la tête et vous êtes à la merci d’un individu qui lui est à la merci de l’administration qui elle … Mais le sieur en question est aussi à votre merci car il est garant de vous à propos de la sortie du bateau du territoire, bref un sac de nœuds ubuesque. Que font les bateaux de passage ? Ils restent au maximum un mois au Sénégal et pas un jour de plus ou passent par la case Gambie. Voilà. Heureusement dans tout cela, il y a des gens compréhensifs et sympas. Il y en a un au môle 10. Heureusement car grâce à lui Kanaouenn a eu un renouvellement de passavant.

Une balade classique pour quitter la grande ville et sa cohue ? L’ile de Gorée, rien que le cadre vaut le déplacement. Mais une visite guidée de la maison des esclaves précise des réalités pas si anciennes que cela. Il y a aussi un intéressant musée dans le petit fortin au nord de l’île. Pour le reste de Dakar, les guides sont bien explicatifs.

 

Pour aller dans le Siné-Saloum, soit il faut partir très tôt pour arriver avant la nuit (sans perdre de temps) ou partir le soir pour arriver le matin. J’ai opté encore une fois pour la deuxième option. Naviguer de nuit est délicat encore à cause des filets et des pirogues pas toujours (voir rarement) éclairées et de toutes façons peu visibles. Plus on passe au large et moins c’est encombré. La stratégie de Kanaouenn est de passer le plus au large possible et de bien s’éclairer dans l’espoir que si on ne les voit pas, au moins que eux nous voit. Sans hésiter à éclairer les voiles au moindre sentiment de présence pour qu’ils comprennent à qui ils ont à faire, je suppose que ce n’est pas évident pour eux. En tout cas une veille très attentive est de rigueur élémentaire.

 

Blog Dakar 3

L’entrée est bien balisée. Les premières bouées sont  plus sud qu’avant et le chenal est maintenant tout droit. Le fleuve est bien balisé. Après, il n’y a plus de cartes électronique qui de plus sont décalées. Les eaux limoneuses ne sont guère parlantes. Le plus confortable est d’avoir des traces (sous OpenCPN) de prédécesseurs ou se faire guider par des pratices locaux. Sinon, c’est le pifomètre sachant qu’il faut en général rester à l’extérieur des virages sans hésiter à longer la mangrove de pres, ce que font les pirogues locales. Les endroits les plus délicats sont souvent les confluents qui forment des bancs  difficiles à imaginer. La vase est souvent collante et décoller la quille n’est pas toujours évident, donc avancer doucement avec la fin du flot. C’est le prix à payer pour atteindre les villages.

 

Blog Dakar 4

L’entrée de la Casamance a également changé. Le nouveau balisage latéral tout neuf est parfait jusqu’à Ziguinchor. Dans les belons, c’est comme dans le Siné-Saloum, souvent en plus large. Si vous allez en Casamance, ne ratez pas Niomoune, un havre de paix ou vous trouverez (entre autre) Hyacinthe à son campement Alouga (site internet), accueil garanti !

 

Blog Dakar 5

Très difficile de parler du Sénégal en quelques mots. L’accueil, la fameuse Teranga, bien sûr, mais aussi et surtout un mode de fonctionnement tellement différent de chez nous. Là il ne sert à rien de se plaindre, il faut se débrouiller. Hors de question de jeter ce qui peut encore servir, sauf le plastic hélas. Gâcher est tout simplement impensable. Certaines choses évidentes chez nous sont un souci permanent, avoir de l’eau, qui plus est potable si possible, se déplacer, se soigner … Et tout cela dans une culture du partage, voulu ou imposé, mais permanent. Un pays jeune qui contraste singulièrement avec notre vieille Europe. Où l’astuce et la débrouillardise assaisonnées d’une bonne dose de patience et parfois d’obstination remplace les moyens qui manquent. La surprise et l’anecdote fusent à chaque instant. Un endroit particulièrement vivant qui bouscule nos habitudes et qui fait fatalement réfléchir autrement… si on prend la peine de regarder et d’essayer de comprendre un peu bien sûr.

 

Blog Dakar 6

L’énorme défaut du Sénégal ? Les séjours y sont toujours trop courts !

Publicité
Publicité
Publicité